L’enquête met en avant la baisse spectaculaire d’activité même si des secteurs tels que l’industrie chimique et alimentaire sont en hausses, la résistance de l’emploi permanent grâce aux aides publiques, ainsi que l’incertitude sur l’avenir… Retour sur la conférence donnée par la CCI Nice Côte d’Azur et la Banque de France de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur le lundi 1er mars.
Bilan conjoncturel de l’année 2020 par secteur d’activité et bassin géographique dans un contexte de crise sanitaire. Les éléments recueillis lors des enquêtes de conjoncture de la Banque de France* font ressortir que les économies nationale et régionale ont subi un choc d’une brutalité sans précédent, en lien avec la crise sanitaire inédite de la COVID-19. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le niveau d’activité au regard d’une situation normale, a chuté de 50% en mars avant de rebondir et atteindre un plateau à fin décembre. Sur tous les pans de l’économie régionale, la baisse d’activité a été très importante.
La réaction des autorités publiques a été rapide, l’amortisseur public a joué massivement pour protéger les ménages et les entreprises. La France se caractérise par le succès des Prêts Garantis par l’État (PGE) et un haut niveau d’indemnisation du chômage partiel. Dès le mois de mars, la politique monétaire européenne s’est mobilisée pour procurer, via les banques et les marchés, un « bouclier de liquidités » garantissant le bon financement de l’économie et des États. Ceci a permis d’éviter que la crise sanitaire et économique ne se double d’une crise financière.
Dans le cadre de l’enquête de conjoncture réalisée par la CCI Nice Côte d’Azur auprès d’un panel représentatif de tous les secteurs d’activité, des bassins économiques et des tailles d’établissements, 1500 entreprises des Alpes-Maritimes ont été consultées depuis début janvier. On assiste au spectaculaire décrochage de l’indicateur d’appréciation de l’activité et des carnets de commandes dès le début de la crise sanitaire, qui reste à un niveau extrêmement bas, même contextualisé avec d’autres évènements marquants sur le territoire. Tous les services accusent la plus forte baisse d’activité, en particulier les hôtels-cafés-restaurants qui sont les plus impactés avec -52,5% de CA. Des secteurs tels que l’industrie chimique et alimentaire ou le service à la personne sont cependant en hausses. L’emploi permanent résiste pour l’instant plutôt bien grâce aux aides publiques.
Évolution de l’appréciation de l’activité et de la situation financière des entreprises en 2020 et perspectives à l’horizon 2021. La principale difficulté pour les entreprises est la baisse de la demande, suivie des difficultés de trésorerie.
Bien que le contexte sanitaire et économique soit encore instable, les chefs d’entreprises anticipent une amélioration de l’activité qui ne compensera que partiellement le recul observé en 2020. Une hausse des chiffres d’affaires est attendue dans les services marchands, dans l’industrie, et dans la construction.
Si les dépenses d’investissements devraient être orientées sur une hausse mesurée dans l’industrie avec des programmes de mises aux normes, un repli de plus faible ampleur qu’en 2020 serait observé dans les services marchands et dans la construction. L’emploi devrait progresser faiblement dans l’industrie et dans la construction. En revanche, il pourrait amorcer une amélioration dans les services marchands.
*Enquête réalisée en décembre 2020 et janvier 2021 par la Banque de France auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises et établissements de la région Sud, réalisant un chiffre d’affaires de 38 milliards d’euros et employant près de 180 000 salariés sur les résultats de l’exercice écoulé et les perspectives de l’année en cours.