L’Observatoire économique de la CCI Nice Côte d’Azur dévoile une étude sur la filière Tourisme dans les Alpes-Maritimes. L’occasion de dresser un état des lieux et d’établir les principaux enjeux à venir pour cette filière tout en identifiant des pistes de croissance pour les entreprises du secteur.
La filière Tourisme est une des clés de voûte de l’économie azuréenne avec un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros en 2021. Elle compte 8 200 établissements et 46 300 emplois, soit 13% des effectifs du département.
2022, année du rebond de la filière
Suivant une année 2020 synonyme de crise Covid, 2021 a marqué la reprise de l’activité touristique sur le sol français. Avec un nombre de nuitées dans l’hôtellerie en baisse de plus de 35 % en deux ans, la région PACA se place néanmoins en deuxième région la plus fréquentée cette année-là, dépassant ainsi la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une baisse du nombre de nuitées à remettre en perspective pour la Région Sud, puisque sur l’ensemble des régions métropolitaines, elle enregistre l’une des diminutions les plus faibles entre 2019 et 2021.
Au niveau national, après deux années marquées par la crise sanitaire, le secteur de l’hébergement-restauration a enfin retrouvé des couleurs en 2022. Pour l’année 2023, les prévisions sont encourageantes, avec une croissance attendue de 8,5%.
Les tendances à l’horizon 2035
Même s’il est difficile d’anticiper de manière précise les évolutions structurelles et conjoncturelles auxquelles la filière touristique devra faire face d’ici à une dizaine d’années, l’étude montre que plusieurs pistes de croissance sont envisageables.
La première est celle du tourisme vert et durable, par le biais du renforcement des pratiques écoresponsables pour préserver les ressources naturelles et culturelles dont le département regorge.
Le tourisme de bien-être, lié au vieillissement de la population, permettrait de développer la période « hors-saison » et donc de tendre vers une diminution de la saisonnalité du tourisme.
Le tourisme sportif témoigne d’un attrait incontestable. Aussi, les prochains événements tels que la Coupe du Monde de Rugby en septembre 2023 ou encore l’arrivée du Tour de France à Nice en 2024 contribueront aux retombées économiques locales de la filière du tourisme.
Enfin, le tourisme numérique, en constante évolution, devrait se généraliser. Plusieurs acteurs départementaux ont déjà engagé cette transition tel que le Musée Matisse à Nice qui propose des visites virtuelles ou encore l’application mobile de l’Office du Tourisme de Cannes qui offre des informations sur les sites touristiques, les événements…
Le moral des chefs d’entreprises du secteur dans les Alpes-Maritimes
Début 2023, 70% des chefs d’entreprise interrogés des services HCR (Hôtels-Cafés-Restaurants) dans le département des Alpes-Maritimes s’estimaient très inquiets ou assez inquiets quant à l’économie mondiale. Ils sont 43% à avoir cette appréciation par rapport à l’économie locale. A noter que sur le territoire des Alpes-Maritimes, les activités liées aux services HCR ont retrouvé quasiment leur niveau d’avant-crise en 2022.
Structure du tissu économique azuréen
L’hébergement marchand ainsi que la restauration représentent à eux seuls près de 80% du chiffre d’affaires de la filière tourisme sur le département maralpin. Ce sont plus de 7 000 établissements et près de 39 000 emplois qui opèrent ainsi sur le territoire dans ces deux activités du cœur de cible. La restauration est tout de même prédominante puisqu’elle concerne 7 entreprises sur 10 du secteur. Il est donc logique que les entreprises du secteur soient petites : 87% ont moins de 10 salariés.
Sur le plan géographique, ce sont deux EPCI, Métropole Nice Côte d’Azur et la Communauté d’Agglomération de Cannes Pays de Lérins, qui concentrent l’activité touristique maralpine, avec un chiffre d’affaires global de près de 3,3 milliards.
La typologie du territoire
Une étude de la typologie du territoire a été menée afin d’aider les décideurs à comprendre les motivations et les besoins des touristes. Ces données leur permettront d’élaborer des stratégies de développement adaptées à leur lieu d’implantation. Neuf zones clés ont été mises en évidence sur le territoire identifiant les destinations touristiques sportives, culturelles, balnéaires, ou d’autres liées aux événements d’affaires ou encore aux espaces verts.
De même l’étude du taux de « touristicité* » du département maralpin le présente comme un lieu touristique connu et reconnu, à la fois sur le plan national et international. Cependant, toutes les « parties » de son territoire n’attirent pas les voyageurs dans la même proportion. Ainsi, le littoral et la haute-montagne sont particulièrement attractifs du fait de l’offre touristique variées et des activités possibles.
*Le taux de « touristicité » est construit à partir de l’identification des activités caractéristiques du tourisme. Il permet de mesurer l’attractivité d’un territoire. Il est souvent utilisé pour évaluer l’impact du tourisme sur une destination et pour aider à la planification puis à la gestion du tourisme. Plus le taux est élevé, plus le territoire est dépendant du tourisme et plus les pressions liées à celui-ci peuvent être importantes.
Observatoire Sirius