Aspire à dépolluer les océans
Quel prix avez-vous reçu et dans quel cadre ?
Nous avons reçu le 3e prix du Trophée Rotary Côte d’Azur de la création d’entreprise pour notre projet de récupérateur autonome de déchets plastiques en mer. Ce concours valorise les créateurs d’entreprise implantés dans le département. 28 porteurs de projets étaient inscrits cette année. Nous sommes fiers d’avoir été valorisés pour un sujet de société qui nous tient à cœur et d’observer sa portée auprès d’un jury.
Présentez-nous votre entreprise, son histoire ?
Le projet HEOL est le développement d’un projet commencé lors de notre master en Sciences de l‘ingénieur de l’Université de Nice. Il consiste à mettre en place en mer des bouées capables d’aspirer les macrodéchets (bouteilles – verres en plastique, mégots de cigarettes) comme les micro-déchets plastiques (d’une taille inférieure à 0,5 mm). Ces déchets flottants sont une source de plus en plus importante de contamination pour les animaux et les humains. D’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers.
Ces bouées fonctionnent avec l’énergie éolienne et ne nécessitent pas d’autres sources d’énergie pour fonctionner. Il suffit alors de relever périodiquement les contenants de déchets. Le principe consisterait à installer des systèmes de barrière pour bloquer l’arrivée de polluants sur nos côtes ou à l’inverse d’empêcher leur diffusion en mer à partir de rejets d’activités littorales. Il a été estimé qu’une bouée pourrait récolter en moyenne 900 kg de déchets par an. Ce système peut être installé sur tout le littoral et partout dans le monde.
Quels sont vos atouts qui ont fait la différence pour obtenir cette distinction ?
Notre projet est au cœur des problématiques d’environnement les plus cruciales. La pollution des espaces marins par les plastiques est maintenant largement connue et la sensibilisation sur ces questions est de plus en plus forte. Apporter des solutions dans ce domaine ne peut que susciter l’intérêt des différents acteurs de la société civile et des décideurs politiques et économiques. Il faut aussi mentionner que nous sommes à priori les seuls en France à travailler sur ce concept.
Quels sont vos projets en cours pour le développement de votre entreprise ?
Le chemin est long du projet théorique initial jusqu’à la mise en place en nombre de nos dispositifs dans les espaces marins. Notre prototype à échelle réduite est opérationnel. Il faut maintenant réaliser en début d’année 2021 le premier récupérateur à l’échelle 1/1 et tester son fonctionnement en conditions réelles. Avant la phase d’industrialisation il nous faudra aussi passer par la phase de dépôts des brevets. La participation à ce concours nous a permis d’assurer un accompagnement en ce sens par le cabinet Hauthier à Nice et par l’INPI. Il faudra déterminer à terme les conditions d’implantation des bouées en tenant compte de la réglementation, ce qui implique un travail en partenariat avec de nombreuses instances administratives. Nous avons également reçu une subvention de la Ville de Nice. Nous avons la chance d’être aidés dans ce projet qui n’est pas encore commercialisé. Mais il nous faudra trouver d’autres partenaires pour mener à bien ce projet et procéder à des levées de fonds avec des acteurs intéressés à notre solution.
Parlez-nous de l’équipe que vous formez ?
Notre travail en équipe implique un fonctionnement collaboratif permanent. Nous y arrivons sans difficulté car nous avons en commun ce parcours universitaire à l’UFR Physique et Matériaux de l’Université de Nice qui nous a permis de bien nous connaitre avec nos personnalités différentes. À terme nous intégrerons d’autres membres à notre équipe, pour continuer à progresser. Le projet HEOL est par essence innovant et pluridisciplinaire.
HEOL Projet
https://heol.mystrikingly.com/
Co-fondateurs : Mathis Valentin, Raphaël Hattab, Victor Chesnais
61-63 Avenue Simone Veil, 06200 NICE
Tél contact Mathis Valentin : 06.51.21.00.99